Quand on s’installe dans un nouveau pays, ou qu’on cherche un pays où s’installer, avec des enfants, on veut forcément qu’ils puissent s’y sentir bien…
Découverte du caractère aimable des Brésiliens
L’une des premières choses qui m’a frappée lorsque nous nous sommes installés à São Paulo est l’amabilité des brésiliens, en général, et leur amour des enfants en particulier. Dès nos premières promenades de découverte du quartier, nous avons eu des compliments d’inconnus croisés dans la rue « Oh comme ils sont mignons », « Quels beaux enfants », « ils sont gentils/polis/etc… ».
Au début, comme dans notre quartier tranquille nous croisions surtout des personnes âgées, nous avons pensé que c’étaient sûrement des grands-parents gentils, qui montrent leur affection aussi à d’autres enfants. Puis avec le temps, nous nous sommes rendu compte qu’en fait, des personnes de tous les âges avaient le même comportement vis-à-vis des enfants, quel que soit le contexte. Adolescents à la sortie de l’école, chauffeurs de taxi, caissiers ou clients de magasins : tous les brésiliens adorent les enfants ! Ils se retournent au passage de n’importe quel enfant, leur disent des mots gentils, leur caressent les cheveux… car ils sont tout simplement ce qu’il y a de plus précieux aux yeux de la société brésilienne, et pas seulement pour leurs propres parents. Il y a une véritable culture de bienveillance envers les enfants qui est à la fois rafraîchissante et adorable.
Le choc culturel au Brésil
J’avais une professeure de portugais qui a spontanément abordé ce sujet, me présentant la culture brésilienne comme très tournée vers les enfants. Compliments et caresses font partie du quotidien et elle voulait s’assurer que je comprenne qu’il s’agit bien de bienveillance. Elle m’a raconté avoir eu une élève allemande, mère de famille, qui se sentait mal à l’aise, voire même agressée par ce comportement familier envers ses enfants. Effectivement, c’est un choc culturel : dans nos sociétés, nous avons appris à nous méfier de tout inconnu qui s’intéresse de trop près à nos enfants, nous leur apprenons à ne pas répondre aux inconnus qui les abordent dans la rue, nous voulons les protéger d’individus malintentionnés. Mais c’est bien le contraire au Brésil : les gens font savoir aux enfants, qu’ils les connaissent ou pas, qu’ils sont appréciés tels qu’ils sont et pour qui ils sont. Alors c’est sûr, nous, les étrangers, il faut un temps d’adaptation, mais on s’y habitue très vite à tant de gentillesse !
Le revers de la médaille
Bon, cette bienveillance a aussi de mauvais côtés, soyons honnêtes ! Quand on considère les enfants aussi gentiment, un enfant se comportant mal ne sera pas rabroué, ce qui donne des situations parfois hallucinantes. Un jour, un enfant debout sur le tapis d’une caisse de supermarché. Comme la maman ne disait rien, les autres clients ne disaient rien non plus et la caissière se forçait à sourire comme si de rien n’était.
Pour ma part, j’ai eu la surprise, alors que nous étions assis à la terrasse d’un restaurant, de voir une cliente s’approcher de moi et me complimenter dans un français plutôt impeccable, vantant le bon comportement de mes garçons dans ce lieu public. Et moi qui venais juste de leur demander de mieux se tenir !
Choc culturel inversé
Si on me demandait ce qui m’a le plus manqué en quittant le Brésil, je dirais sans hésiter cette culture ouverte, accueillante et bienveillante envers les enfants. Ça m’a fait bizarre qu’en changeant de pays, du jour au lendemain, plus personne ne souriait à mes enfants ni ne leur adressait de mot gentil ou de caresse dans les cheveux. Et les enfants aussi, ils se sont habitués à cet environnement bienveillant, et ont eu besoin d’un temps d’adaptation, pour comprendre qu’ils n’étaient pas moins bienvenus ni moins appréciés ailleurs, mais que d’autres cultures ne l’exprimaient pas aussi ouvertement.
Si vous cherchez un endroit accueillant pour les enfants, le Brésil remporte certainement la palme dans ce domaine !