Ça y est, la décision est prise : vous vous expatriez en Amérique Latine! Seulement voilà : vous ne parlez pas espagnol / ou portugais. Dire que parler la langue du pays où on habite est indispensable, est-ce que c’est enfoncer une porte ouverte, ou pas ?
Certaines personnes ne ressentiront que peu ou pas le besoin d’apprendre la langue du nouveau pays où ils s’installent, ce qui est notamment vrai si on travaille dans une entreprise ou une administration où on peut parler sa propre langue (écoles, représentations diplomatiques, etc). Mais qu’en est-il du quotidien?
Ne puis-je pas me débrouiller avec le français ou l’anglais ?
Non. Dans certains cercles, on parle français, mais plus le pays est petit, plus ce cercle l’est aussi. L’anglais ? Ce n’est pas trop la tasse de thé des latino-américains. Cela peut sembler étonnant, vu leur proximité avec leur voisin nord-américain, mais en Amérique Latine, l’apprentissage de l’anglais est encore en plein essor. A part les personnes qui l’utilisent concrètement dans leur vie professionnelle, rares sont les latinos qui parlent couramment anglais, au mieux ils le parlent peu/mal. Bien sûr, il ne faut pas généraliser et la situation n’est pas homogène dans tout le continent, pour des raisons historiques et économiques on trouvera par exemple beaucoup plus facilement un interlocuteur anglophone au Panama qu’au Brésil.
Un adulte peut-il facilement apprendre une nouvelle langue?
Mais quand on est adulte et qu’on doit apprendre une nouvelle langue dans le cadre d’une expatriation, quelle est la meilleure façon de s’y prendre ? Et surtout, qui suis-je pour vous conseiller ? Notre famille en est à son 3e pays d’expatriation en Amérique Latine, et la première fois, avant de partir pour le Panama, je ne parlais pas espagnol, encore moins portugais (avant notre départ pour le Brésil)! Aujourd’hui, je parle couramment 6 langues et en comprend un peu plus. Le contexte d’apprentissage et les méthodes que j’ai suivies ont été à chaque fois différentes. J’enseigne également les langues depuis plusieurs années, ce qui m’a permis de confronter mon expérience personnelle d’apprentissage avec celle de mes élèves. J’ai pu identifier quels aspects de l’apprentissage dépendent de la situation personnelle de l’apprenant et quels parties sont « généralisables ». Parmi les points communs entre les apprenants : il est plus difficile de se mettre à l’apprentissage d’une langue quand on est adulte. Attention, je ne dis pas qu’on en est moins capables, loin de moi cette idée. Mais il est plus difficile pour notre cerveau de se remettre en mode ‘apprentissage’ quand l’école est devenue un lointain souvenir. On a d’autres soucis, d’autres priorités, mais on doit se rendre à l’évidence : apprendre une nouvelle langue demande un investissement de temps et de concentration, ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire correctement en cinq minutes entre deux autres activités.
Quelles sont les principales difficultés dans l’apprentissage d’une nouvelle langue?
En tant qu’adulte, on a aussi plus tendance à avoir peur. Peur de se lancer, peur de se tromper, peur du ridicule. C’est naturel. Mais dites-vous que vous ne pouvez pas faire pire que quelqu’un qui n’essaye pas. Le fait d’essayer sera toujours valorisé. Essayez donc un « Holà » ou un « Tudo bem ? ». Même s’il est suivi d’un « je ne parle pas espagnol/portugais », votre interlocuteur appréciera votre effort, vos quelques mots dans sa langue lui donneront l’envie de vous aider. Mettez-vous à sa place : n’apprécieriez-vous pas plus l’effort de celui qui vous a timidement dit « bonjour » en français à celui qui se lance direct en anglais ?
Et surtout dites-vous bien qu’il vaut mieux avoir une grammaire ou une construction de phrase un peu bancales mais pouvoir se faire comprendre par son interlocuteur, que de connaître la grammaire sur le bout des doigts mais de ne pas oser parler…
Alors n’hésitez pas, lancez-vous ce défi et apprenez votre nouvelle langue !
Mais quelle est la meilleure façon de parler la langue de mon nouveau pays ? Regardez ici !