Vous vous préparez à déménager en Amérique Latine, mais seulement vous ne parlez pas espagnol/portugais ? Pas de panique, vous apprendrez vite. Voici quelques conseils pour vous lancer dans l’apprentissage de votre nouvelle langue.
Vaut-il mieux apprendre la langue avant de partir ou une fois qu’on s’installe dans le pays ?
Avant de partir pour le Panama, je ne parlais pas espagnol, et je n’ai pas vraiment eu le temps de m’y préparer. Je parlais encore moins portugais quand nous avons préparé notre déménagement pour le Brésil, mais cette fois, nous avons pris le temps de découvrir la langue avant de nous installer dans le pays. Aujourd’hui, je parle couramment 6 langues et en comprend un peu plus. Le contexte d’apprentissage et les méthodes que j’ai suivies ont été à chaque fois différentes. J’enseigne également les langues depuis plusieurs années, ce qui m’a permis de confronter mon expérience personnelle d’apprentissage avec celle de mes élèves et d’identifier quels aspects de l’apprentissage dépendent de la situation personnelle de l’apprenant et quels parties sont « généralisables ».
Certains vous diront de prendre des cours avant de partir, d’autres vous diront qu’il vaut mieux apprendre sur place. Parfois, on a le temps de bien se préparer à l’expatriation, parfois la rapidité du déménagement ne laisse pas vraiment le choix. Il n’y a pas une recette miracle ni un mauvais choix. Idéalement, il faudrait pouvoir faire un peu des deux. L’efficacité, elle, dépend uniquement de votre motivation.
Apprendre la langue avant de partir en expat
Débarquer dans un nouveau pays et ne pas pouvoir comprendre les panneaux indicateurs de l’aéroport ? Vous vous dites : ‘non merci !’ Alors mieux vaut commencer à vous familiariser avec votre nouvelle langue avant de partir. Prendre des cours intensifs ? Si vous avez le temps, c’est possible mais même en étant motivé, vous aurez vite l’impression d’apprendre « dans le vide ». Au-delà de la classe, on ne pratique pas, tout simplement parce qu’on n’a pas l’obligation de pratiquer, ni d’ailleurs l’opportunité. Quoi qu’il arrive, préférez des méthodes orales, vous ne voulez pas écrire un bouquin en langue étrangère mais pouvoir faire vos courses et demander des renseignements à quelqu’un croisé dans la rue. Si vous avez vraiment le temps de préparer en amont votre expat, peut-être pouvez-vous trouver une communauté, des expats de ce pays installés près de chez vous. Ils pourront vous aider à fluidifier et surtout rendre plus naturelle votre façon de parler. Car la langue apprise en cours est toujours différente de la langue parlée au quotidien. C’est particulièrement vrai pour l’espagnol et le portugais d’Amérique Latine : chaque pays a ses propres usages, n’utilise pas les mêmes pronoms personnels (!), a adapté la grammaire, la prononciation, sans parler des expressions typiques !
Une autre option : il existe de nombreuses applications (gratuites), des vidéos sur internet, pour commencer à se familiariser avec la langue, ses sons, sa musique. En parlant de musique, c’est aussi une porte d’entrée très intéressante : cherchez les grands classiques ou la musique qui vous plaît (de préférence pas trop rapide quand même, pour avoir une chance de comprendre des mots!), et écoutez en boucle. Quand nous étions en train de préparer notre expat au Brésil, nous avons ressorti le grand classique de la Lambada. Sans surprise, tout ce que nous entendions, c’étaient des sons, impossible de reconnaître des mots à ce stade. Mais nos oreilles ont commencé à s’habituer aux sonorités brésiliennes.
La différence entre la langue apprise et la langue écoutée au quotidien
Une fois sur place, qu’on ait eu le temps d’apprendre la langue ou non, on aura tous le même premier choc, la même panique : « qu’est-ce qu’il dit ?! » « J’ai rien compris ! ». Vous parlez votre langue rapidement et en « avalant » certains mots ou syllabes, eh bien c’est la même chose dans les autres pays ! Quand on parle sa langue maternelle, on parle forcément vite, et si on n’a pas l’habitude de parler à des étrangers, on ne se rend pas compte de la différence entre le langage écrit et ce qu’on prononce réellement. Je me souviens de cet élève espagnol qui apprenait le français. Il avait déjà un excellent niveau, il parlait très couramment, mais pourtant, face à des natifs, il était confus. Il m’a demandé : existe-t-il un autre pronom personnel que je n’aurais pas appris ? Cette personne m’a dit « chuis ». Qu’est-ce que ça veut dire ? ». C’était en fait la première fois qu’il était confronté à un locuteur natif qui prononçait « chuis » au lieu de « je suis » ! Comme quoi, même un excellent niveau et de nombreuses heures d’apprentissages ne vous auront jamais assez préparé à la réalité de la langue parlée au quotidien !
Apprendre et maîtriser rapidement la langue quand on est déjà expatrié
Une fois arrivé dans le pays d’accueil, plusieurs options s’offrent à vous, le mieux étant de les cumuler : un cours de langue, que ce soit par un professeur particulier, une école de langues ou encore à l’université. Pour avoir moi-même testé ces trois méthodes à différents moments de ma vie, je peux déjà vous dire qu’elles ont en commun l’avantage d’avoir un professeur natif, vivant dans le pays, et qui connaît les difficultés des étrangers. Les autres avantages et inconvénients de chaque méthode sont :
Le professeur particulier a l’avantage de pouvoir s’adapter à vos besoins, par exemple si vous devez vous adapter au vocabulaire de votre environnement de travail, si vous avez des disponibilités horaire variables, si vous préférez avoir des cours à la maison. Dans une école de langue, vous pourrez rencontrer d’autre étrangers dans une situation similaire à la vôtre, et vous pourrez vous faire des amis, peut-être pour la vie ? L’avantage de l’université, en plus de pouvoir ici aussi rencontrer d’autres étrangers, c’est d’avoir l’occasion de rencontrer aussi des locaux parmi les étudiants. Et à l’université, il y a souvent beaucoup d’activités sociales et culturelles auxquelles vous pourrez assister/participer.
L’autre façon de se familiariser avec la langue du quotidien, c’est la télévision. Regardez les dessins animés avec vos enfants, le journal télévisé et bien sûr les telenovelas, les deux meilleures façons de comprendre la culture et la société, tout en écoutant le parler rapide et les expressions les plus courantes.
Enfin, la meilleure façon de comprendre le parler de rue, c’est bien sûr d’aller dans la rue. Entrez dans les magasins, allez commander un petit café, demandez des renseignements. Au début, vous ne comprendrez rien de ce qu’on vous dit ou répond, et c’est normal, pas de panique ! Les gens sont très compréhensifs et patients, surtout quand ils voient qu’on essaye ! Il ne faut pas se décourager, à force de s’entraîner un jour vous ressentirez comme un déclic, vous vous rendrez compte que vous comprenez bien mieux ce qui se dit autour de vous, et à partir de là, plus rien ne vous arrêtera !
Et l’accent dans tout ça ?
Alors là, c’est une autre histoire ! Concentrez vous déjà sur l’apprentissage et la pratique, l’accent nous en parlerons dans un autre article…