Panama City, ou Ciudad de Panama, est la capitale du Panama, mais est souvent surnommée la Miami d’Amérique Centrale. Il y a plusieurs raisons à cela, entre son dynamisme, sa richesse, son secteur bancaire, ses centres commerciaux modernes à l’américaine… mais dans cet article je voudrais vous parler de l’architecture à la fois moderne et particulière de cette ville.
L’architecture de Panama City est très différente du reste du pays : à l’exception du centre historique et de la périphérie, tout ici est immeubles et gratte-ciels. S’il y a encore des immeubles des années 1970 ou 1980, petit à petit les gratte-ciels modernes et brillants prennent leur place. Ils se partagent entre immeubles d’habitations et immeubles de bureaux.
Il y a une impressionnante concentration d’immeubles de bureaux dans le quartier bancaire et le long de l’une des artères principales de la ville, la Calle 50. Architectes et promoteurs immobiliers rivalisent et chaque nouvelle tour se veut plus imposante que la précédente : si en 2005/2007 les vitres brillantes du Ocean Business Plaza et de la tour Global Bank étaient le nec plus ultra, elles étaient vite dépassées par la Trump Tower, 284 mètres de hauteur, en forme de voile de bateau, puis l’étonnante F&F Tower devenait incontournable, avec sa forme torsadée, telle une vis de 233 mètres pointant vers le ciel.
Côté habitation, les immeubles semblent en comparaison beaucoup plus classiques, et représentent la majorité des constructions de la ville, les maisons se faisant rares, bien que quelques quartiers les préservent, notamment autour du grand parc de la ville, le parque Omar. Mais la où immeubles d’habitation et de bureaux se rejoignent, c’est dans la course à la hauteur et au luxe. Les immeubles anciens ont une dizaine d’étages, ceux des années 2000 dépassent déjà les 20 étages… Les immeubles de standing, à partir de la seconde moitié des années 1990, offrent des prestations variées. De base, la sécurité, avec un agent dans une guérite à l’entrée de l’immeuble, chargé de vérifier l’identité des visiteurs et s’assurer qu’ils sont bien attendus par les résidents. Il y a souvent une piscine commune. Puis, les immeubles plus chics mettent également à disposition dans les espaces communs : des salles de sports, des salles de jeux pour enfants, éventuellement des salles de réception, mais là c’est déjà du très haut standing.
Ce type d’immeuble offrant des prestations dans ses parties communes est assez commun en Amérique Latine, mais là où le Panama est assez unique dans son genre, c’est dans la méthode de construction. Ici, le sol est rocheux, très dur, il est impossible de creuser des fondations profondes. Résultat, il n’y a aucun sous-sol, et pourtant chaque appartement est livré avec une à trois places de parking. Comment ? Les parkings sont construits au-dessus du sol, représentant les deux à cinq premiers étages de l’immeuble, puis vient l’équivalent d’un rez-de-chaussée, où se trouvent les parties communes, et enfin seulement les étages d’habitation.
De la même façon, les immeubles de bureaux ont d’abord plusieurs étages de parkings avant les étages de bureaux. Et une partie du travail de l’architecte consiste à rendre cette partie la plus esthétique possible, la fondre dans le style de l’immeuble.
Au début, quand on déambule dans les rues de Panama City, cette façon de construire interpelle, on voit comme des gros blocs carrés au sol, surmontés d’un immeuble, mais finalement on s’y habitue, et au contraire cela fait bizarre de visiter d’autres grandes villes latino-américaines et de voir un rez-de-chaussée et les parties communes au pied de l’immeuble !